Zaha Hadid : icône de l’architecture contemporaine

Zaha Hadid a été la première architecte à recevoir le Prix Pritzker (l’équivalent d’un prix nobel pour l’architecture) en 2004.  Hadid est connue pour ses réalisations aux courbes et aux formes dynamiques, rendant son travail très puissant et élégamment structuré.

LES DÉBUTS DE ZAHA HADID

Née à Bagdad en 1950, elle a été élevée dans l’atmosphère séculaire et libéral du régime de Nasser. Le Moyen-Orient affichait alors une volonté de modernisation à marche forcée et une forte croyance dans le progrès technique. Après avoir reçu son grade master en mathématiques de l’Université de Beyrouth, elle déménagea à Londres en 1972 pour étudier à l’Architectural Association. Elle y rencontrera Rem Koolhaas, Daniel Libeskind, et Bernard Tschumi, entre autres architectes novateurs, champions de l’architecture expérimentale européenne. Hadid sera diplômée en 1977 et va brièvement devenir une partenaire de la nouvelle entreprise de Koolhaas et Ella Zenghelis : the Office for Metropolitan Architecture. Mais, l’envie de se mettre à son compte était déjà présente.

Pierresvives – Montepellier

A travers ses premiers travaux et son enseignement, Zaha Hadid va devenir  une emblème de l’esthétique néo-moderne ou déconstructiviste. Elle adopte un discours novateur sur l’utilisation de l’espace à travers une perspective multiple et une géométrie plus fragmentée, évoquant le chaos de la vie moderne, ce qui se traduit concrètement par la multiplication des « entrelacs de lignes tendues et de courbes, d’angles aigus et de plans superposés ». Cette technique assez radicale a mis du temps à être acceptée par le public, et beaucoup de ses projets ne seront pas acceptés comme le Peak Club de Hong Kong (1983) et le Cardiff Bay Opera House au Pays de Galles (1994).

LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE SUITE AU ROSENTHAL CENTER FOR CONTEMPORARY ART

La première construction de Zaha Hadid aux Etats-Unis, le Rosenthal Center for Contemporary Art de Cincinnati (2003), fut immédiatement un immense succès populaire et critique. Il a notamment été encensé par le New York Times en tant que « bâtiment construit le plus important depuis la fin de la guerre froide ». Le musée est une sorte de kit, où un show différent peut être créé et animé dans chaque partie.

Rosenthal Center for Contemporary Art de Cincinnati

Ce succès a ouvert à Zaha Hadid la voie de l’international et des commandes de prestige :  le BMW Central Building de Leipzig (2005), le Phaeno Science Center de Wolfsburg (2005), ou encore le MAXXI Contemporary Arts Centre de Rome (2010). Alors que l’architecte est décédée en 2016, son cabinet situé à Londres existe toujours et compte plus de 400 collaborateurs.

LE CAS EPINEUX DU STADE OLYMPIQUE DE TOKYO

Zaha Hadid s’était pris les pieds dans le tapis pour le projet du stade olympique de Tokyo, pourtant retenu par les autorités japonaises en vue des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 à l’issue d’un concours international. Malheureusement, le premier ministre Shinzo Abe était revenu sur cette décision en invoquant des coûts de conception trop élevés et un design qui ne faisaitt pas l’unanimité au sein de la population nippone (81% des Japonais y étaient opposés selon un sondage).

Le stade olympique qui ne verra jamais le jour à Tokyo

En effet, la facture de ce stade hors-norme s’était envolée pour atteindre les 2 milliards de dollars à cause d’une augmentation des frais de construction sur l’archipel, tandis que les surnoms peu flatteurs pleuvaient sur le stade imaginé par Zaha Hadid : «casque de cycliste», «une cuvette de toilette» voire une «tortue qui attend que le Japon coule pour s’en aller nager au loin»… Conséquence directe : les Japonais ont dû se passer de stade olympique pour le mondial de rugby 2019…

La mort de Zaha Hadid en 2016 va constituer une onde de choc pour tout le milieu architectural, témoignant de la profonde aura qu’elle a acquise au fil des années grâce à la multiplication de ses réalisations aux 4 coins du monde.