À l’occasion de son 20e anniversaire et de la Dubai Watch Week 2025, Atelier Wen dévoile l’Ancestra Yáo, une montre qui fusionne savoir-faire chinois ancestral et influences moyen-orientales, marquant une nouvelle étape dans l’évolution de l’horlogerie indépendante chinoise.
Atelier Wen célèbre ses 20 ans d’horlogerie indépendante chinoise avec la montre Ancestra Yáo
Cette année, qui marque également le 20e anniversaire du magazine Revolution, est l’occasion d’explorer un aspect souvent marginalisé de l’horlogerie contemporaine : celui qui se développe hors des sentiers traditionnels du Jura suisse. C’est dans cette optique que la collaboration entre Atelier Wen et Revolution prend tout son sens, notamment avec le lancement de la montre Ancestra 579a (Yáo), prévu pour la Dubai Watch Week 2025. Ce garde-temps incarne un dialogue ancestral, mêlant esthétique chinoise et moyen-orientale, en réunissant deux univers visuels dans une pièce conçue comme un pont entre continents et cultures.
Atelier Wen propose une approche véritablement différente, s’éloignant des standards helvétiques, pour transformer l’image des montres chinoises. Fondée par deux designers franco-chinois, la marque fait appel à des artisans indépendants spécialisés dans l’émaillage, la gravure et la finition de boîtiers. Cette démarche valorise des savoir-faire artisanaux chinois, issus d’une longue tradition horlogère allant des premières horloges mécaniques du XVIe siècle aux grande manufactures d’État des années 1950-60. Mais elle offre aussi une élégance moderne et sophistiquée. La montée en puissance de marques telles qu’Atelier Wen montre que la Chine n’est plus uniquement un centre de production industrielle, mais aussi une terre de créations artistiques raffinées et indépendantes.
Un cadran évoquant le désert et le chocolat
Au centre de l’Ancestra Yáo se trouve son cadran, élaboré dans l’atelier de Kong Lingjun, maître émailleur en grand feu à Beijing. L’utilisation d’un émail fumé translucide dégradé du beige sable du désert au brun chocolat constitue une prouesse technique, car ces tons sont notoirement difficiles à stabiliser en émaillage. La base en argent 925 affiche une texture légèrement grattée, évoquant un tissu fin derrière une vitre, une référence poétique aux anciennes routes de la soie reliant l’Orient au Moyen-Orient. Le cadran est orné de chiffres arabes traditionnels en motif alternant avec des diamants baguette, et les aiguilles rhodiées jouent avec la lumière, créant une profondeur visuelle saisissante.
Le boîtier de 38 mm s’inspire des courbes douces du jade Hongshan, reproduites avec élégance en acier inoxydable 904L. Sa conception intègre des cornes détachées, vissées à l’extérieur, illustrant la symbiose entre tradition et innovation technique. La montre résiste à l’eau jusqu’à 100 mètres, protégée par un saphir double dôme à traitement anti-reflet. Au verso, le mouvement Pequignet EPM03 est visible à travers une glace saphir. Les ponts du mouvement sont gravés d’un petit poème chinois, Questions to Heaven, renforçant la dimension philosophique de cette pièce qui va bien au-delà du simple outil de mesure du temps.
Une mécanique performante, pensée pour un usage quotidien
Le calibre EPM03 fonctionne à 28 800 alternances par heure, avec une réserve de marche de 65 heures, une précision régulée dans six positions et selon trois températures, avec une remontée automatique bidirectionnelle. La philosophie d’Atelier Wen est celle d’une montre “wearable”: robuste pour un usage quotidien tout en étant riche en détails subtils. Le bracelet en cuir d’Epsom crème, monté à la main, est léger et élégant, en harmonie avec le cadran.
Ce qui rend cette création particulièrement intéressante, c’est son dialogue entre le savoir-faire chinois artisanal et les influences esthétiques moyen-orientales. Ces deux cultures partagent un amour pour la symétrie, les textures et la géométrie symbolique, qui se rencontrent naturellement dans cette pièce. La montre n’est pas une simple fusion mais une véritable conversation culturelle, d’une pertinence accrue aujourd’hui.
Les commandes seront ouvertes lors de Dubai Watch Week, du 18 au 27 novembre 2025, avec une livraison prévue à la fin de 2026. Chaque pièce sera fabriquée sur commande, avec chaque cadran unique, témoignant de l’art de l’émail. Son prix est fixé à 5 850 dollars américains, destiné à des collectionneurs exigeants, sensibles à l’authenticité et à l’artisanat d’exception. La Ancestra Yáo sort des circuits classiques de la haute horlogerie avec une approche indépendante, alliant art et technique de façon authentique.
Créée récemment, Atelier Wen incarne une rencontre entre la France et la Chine dans le monde de l’horlogerie, avec une passion commune pour le design et l’artisanat. La marque privilégie des matériaux nobles tels que l’acier inox 316L ou 904L, et utilise des mouvements automatiques de haute qualité, comme le Peacock SL3006 ou le Pequignet EPM03, selon les modèles. Leurs cadrans guillochés signés Cheng Yucai ou leurs émaillages exceptionnels réalisés par Kong Lingjun confèrent une diversité esthétique remarquable. La maison est également présente à l’international via un réseau de revendeurs en Asie, en Europe et en Amérique, témoignant de ses ambitions mondiales.
Une scène horlogère chinoise en mutation, entre artisanat et innovation
Selon différentes études, la Chine s’impose durablement comme leader mondial dans la fabrication de composants horlogers, tout en développant une scène indépendante dynamique. Des marques comme Atelier Wen, Celadon et Behrens illustrent cette tendance, repositionnant la montre chinoise comme un objet de luxe accessible, alliant élégance et haute technicité. La maîtrise artisanale, notamment dans l’émaillage Grand Feu, la gravure ou le design, rivalise aujourd’hui avec les grandes maisons européennes. Ce dynamisme reflète aussi l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs, plus attentifs à la cohérence culturelle et à la signification derrière la montre, plutôt qu’au simple prestige d’un nom.



