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Damien Hirst : génie de l’art contemporain ou roi du business ?

Damien Hirst, star anglaise de l’art contemporain apparue sur les radars dans années 90, a toujours une cote faramineuse. Suscitant le scandale, aussi bien dans sa personnalité que dans ses oeuvres glauques ou mégalomaniaques, il est parvenu à exposer ces dernières dans le monde entier de la Tate Modern de Londres aux galeries Gagosian.

Hirst s’est illustré en découpant des animaux morts en deux pour ensuite les conserver dans du formol. Dans les musées, ces carcasses de moutons, vaches ou requins sont exposées dans de grands aquariums aux reflets bleu océanique et au design unique. On retient aussi souvent de lui ce crâne entièrement recouvert de diamants, considéré comme l’oeuvre la plus chère au monde, qui a énormément inspiré l’univers de la mode.

La mort et la destruction

Damien Hirst est obsédé par la mort. Ces oeuvres cadavériques montrent une réalité crue que tout le monde semble vouloir oublier. Malgré tous nos progrès technologiques, économiques, sociaux et légaux, nous restons impuissant face à cette terrible vérité : la mortalité. Se balader au milieu d’une exposition consacrée à Damien Hirst nous le rappelle cruellement.

On espère une meilleure fin

C’est également l’occasion de pouvoir profiter d’un véritable choc visuel, visible nulle part ailleurs. Malheureusement, le Young British Artist peine à se renouveler au tournant des années 2010. Ces spots pantings (peintures à pois) ont été produits en trop grande quantité, inondant le marché de l’art pendant la crise financière de 2009 alors que les anciens acquéreurs cherchaient à s’en débarrasser à prix cassés. La cote de Damen Hirst connaît alors une forte baisse.

Spot painting

L’éternelle critique de la financiarisation du marché de l’art

Une des principales critiques adressée à Damien Hirst concerne son aspect trop business. Les journaux britanniques n’hésitent pas à la consacrer artiste le plus riche du royaume. Sa fortune s’élèverait à plusieurs centaines de millions d’euros. D’autres réprouvent carrément son statut d’artiste, jugeant son travail bien trop conceptuel.

Ce qui serait un vaste canular aurait été orchestré par le milieu de la finance, Damien Hirst utilisant le marché de l’art comme un simple indicateur boursier en organisant secrètement le rachat de ses oeuvres par de mystérieuses holdings afin d’entretenir le mythe. Daniel Buren a d’ailleurs eu ces propos concernant l’artiste anglais :

Dans les années 80, tout s’est retourné. Les jeunes artistes se sont dit : “ Si, dans trois ans, je ne vis pas de mon œuvre, je retourne à la banque !” Ce qui nous a le plus étonnés, nous les anciens, c’est qu’ils y sont arrivés… Il y a ainsi des choses sur lesquelles je me suis bien trompé : jamais je n’aurais imaginé que le cynisme puisse être d’une telle force.

Les musées et les institutions auraient participé à ce mouvement en ne voulant pas rater le coche de l’art contemporain, pour réussir à toujours incarner l’avant-garde. Ces critiques peuvent paraître conspirationnistes, mais elles recèlent une part de vérité : il y a clairement eu une « bulle Hirst » pendant plusieurs années, comme pour Murakami ou Jeff Koons. Il reste néanmoins que son oeuvre représente un choc visuel monumental avec un réel ancrage dans l’art moderne. Vous pouvez consulter davantage d’oeuvres de Damien Hirst sur Artsy.